Un loup en Eure-et-Loir

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Un loup observé en Eure et Loir ?

                S’il était confirmé qu’il s’agit bien d’un loup sauvage et non d’un spécimen échappé de captivité, cette observation réalisée entre la forêt de Rambouillet et le Parc Régional du Perche, près de Crucey villages constituerait une première pour la région. Cela n’aurait d’ailleurs rien de surprenant, la région Centre Val de Loire représente une zone de dispersion potentielle de l’espèce et on s’attendait à l’arrivée du loup depuis de longs mois. S’il s’agit d’un individu issu de la population sauvage, ce genre d’incursion est généralement le fait de subadultes qui, lorsqu’ils quittent la meute familiale, peuvent effectuer  de très longs périples à la recherche de congénères ou de territoire qui leur est favorable. Récemment, un loup équipé d’un émetteur et suivi par une équipe scientifique allemande, permettant de suivre ses déplacements,  a été contrôlé aux Pays-Bas et en Belgique après avoir parcouru 500 km en dix jours.

Ces loups dits « erratiques », souvent solitaires, peuvent faire leur apparition dans une région éloignée de leur lieu de naissance  mais ne s’y attardent guère, ils poursuivent leur prospection vers d’autres secteurs et reviennent parfois dans leur région de naissance.

Aux confins de notre région, un loup a été observé dans l’Aube en 2014, à peu de distance du Gâtinais et d’autres observations ont été faites dans la Nièvre, en lisière du Parc Naturel régional du Morvan, fin 2016 où des attaques sur des moutons se sont produites. Un individu a même été photographié par le piège-photo d’un agriculteur, dans le village de Chougny, à une soixantaine de km du département du Cher et récemment dans l’Yonne. Ces signalements ont été confirmés par l’ONCFS et les scientifiques.

En novembre 2018, dans l’Indre, la préfecture a installé une « cellule de veille » de manière à informer régulièrement les acteurs concernés par le loup : éleveurs, forestiers, chasseurs, naturalistes, scientifiques etc… Ces comités administratifs de veille ont vocation à être installés, à l’initiative des préfets, dans tous les départements concernés, ainsi que la formation par l’ONCFS des personnels de terrain appelés à être au contact de l’espèce (forestiers, agriculteurs, chasseurs, naturalistes etc..).

Depuis quelques années, plusieurs suspicions de présence du loup se sont manifestées dans la région (Beauce, forêt d’Orléans), et en Ile de France, mais elles se sont avérées à chaque fois douteuses, fantaisistes, inexploitables ou résultant de confusions avec des chiens, notamment avec des chiens saarloos ou des chiens-loups tchèques qui ressemblent à s’y méprendre au loup et sont volontiers fugueurs.

Afin de réserver le meilleur accueil aux premiers loups sauvages et de faire valoir la parole des défenseurs de la biodiversité, un groupe de travail régional sur le loup le « CRECIL » [1] a été mis en place en juillet dernier à l’initiative de quelques naturalistes d’appartenances diverses. Son objectif est de préparer, de manière constructive, l’arrivée de cette espèce dans la région. Il est composé de membres d’associations et de personnes connues pour leur expérience de terrain et leurs  compétences scientifiques en général et sur le loup en particulier. A cet usage, un travail de fond a été réalisé et a donné lieu à document d’information pour une meilleure connaissance de cette espèce protégée par la loi. Un résumé (voir ci-dessous) est joint à ce communiqué. Il aborde les principales questions que se pose le public sur le loup…

 

Votre contact « CRECIL » :  Anna Rodriguez ; rodriguanna@yahoo.fr – 06 12 76 25 13

Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre sur le site de France Nature Environnement : https://www.fne.asso.fr/communiques/loup-fusils-partout-biodiversit%C3%A9-nulle-part

[1] Cellule Régionale d’Etude et de Conservation Intégrée du Loup