Avoir réussi à mobiliser le Gouvernement, Premier ministre en tête, sur la biodiversité, est peut-être ce dont Nicolas Hulot a paru le plus fier.
Mobilisation du moins en apparence : les mesures du Plan laissent les ONG plus sceptiques : pour France Nature Environnement, on a 1/3 de mesures intéressantes et concrètes, 1/3 de mesures recyclées, 1/3 de mesures qui n’engagement pas à grand chose…
Exemple, l’artificialisation des sols. « Une menace très sérieuse » selon le Premier ministre. Réponse : pour chaque surface artificialisée, il faudra « désartificialiser » une surface équivalente. Mais où prendra-t-on ces espaces ? Et s’agit-il seulement de surfaces, ou de milieux naturels d’intérêt équivalent ? Seule vraie ressource prévue par le Plan, une hausse de la redevance sur les pollutions diffuses destinées à soutenir le développement de l’agriculture biologique (objectif 50 millions/an).
Le texte prévoit aussi de rétribuer les agriculteurs pour services rendus à la nature et à l’environnement. Pourquoi pas, mais les fonds seront pris sur le budget des Agences de l’eau… dont on vient de plafonner les ressources.
En bref, on passe à côté de moyens plus affirmés, qu’aurait pu permettre une réforme de la fiscalité plus favorable à la biodiversité, en supprimant de vieilles dispositions néfastes aisément ré-orientables, donc sans nécessairement mettre plus d’argent.